erobye – Roman fantasy

Wassalie est une sang-mêlée, descendante des puissantes lignées immortelles. Cherchant à échapper à un terrible passé, elle vit recluse au sommet d’une montagne enneigée. Jusqu’au jour où, attaquée par des Ombres, créatures sorties du Voile qui sépare les mondes, elle est contrainte de fuir. Secourue par un étrange cortège, elle est conduite au Palais Royal de la grande Cité de Myrtha, où le Roi lui confie une mission primordiale : guérir l’esprit du Grand Mage d’Erobye, garant de la sauvegarde de l’humanité : Hyro, l’immortel d’Ombre et de Lumière. Le Miracle et la Malédiction. Leur rencontre va bouleverser l’ordre du monde. Et leur vie…

Illustrations

Hyro
Wassalie
Egon

Prologue

La nuit était froide. Et noire. On n’entendait pas un bruit dans la forêt dense de Tomb’Aklan. À vrai dire, il fallait être fou pour s’y aventurer de nuit. Mais le Roi Asryn n’avait pas le choix. Il devait faire vite. Chaque jour perdu serait peut-être fatal à l’enfant.

Lorsqu’il avait reçu la missive de son vieil ami Bardan, il avait immédiatement fait atteler son étalon et convoqué ses deux meilleurs chevaliers, West et Cara. L’expédition devait être discrète. Ils étaient partis dans la nuit avec seulement deux sacs de vivres. De quoi tenir tout juste le temps du voyage qui devait durer quatre jours et quatre nuits.

Tandis que sa monture trottait aux côtés de ses deux acolytes, il se surprit à prier. Les forces de l’Ombre gagnaient en terrain et en puissance chaque jour. Si Bardan avait raison et que cet enfant était bien ce qu’il pensait être, alors ils auraient une chance de survivre au chaos.

Le Roi Asryn poussa un soupir de soulagement lorsqu’ils émergèrent de la forêt et se retrouvèrent au sommet d’une colline, où l’on voyait clairement le camp de Bogo’Ah, éclairé grâce à plusieurs bûchers.

Le camp abritait une mine de fer et employait des esclaves et des criminels pour en extraire le métal précieux. Les esclaves finissaient par périr de maladies ou d’épuisement. Mais les dieux choisissaient un destin pour chaque Homme et il en était ainsi depuis le commencement des Temps.

Une bien triste manière d’achever son existence, songea-t-il.

Lorsqu’ils se présentèrent devant les hautes tours de guet et que les sentinelles reconnurent la couronne posée sur sa tête, elles sonnèrent du cor et ordonnèrent d’ouvrir promptement les portes.

— Sa Majesté est là ! hurla l’une d’elles.

Les lourdes portes en fer émirent un grincement désagréable tandis qu’elles ouvraient l’accès au camp. Une odeur désagréable de charogne, d’urine et de fumée agressa les narines du Roi tandis qu’il avançait prudemment vers le sentier menant au baraquement du chef de mine : un certain Altier, réputé pour sa cruauté et son absence totale d’intelligence.

Des tentes dressées pour les gardes étaient disséminées tout autour d’eux, abritant ivrognes et brutes, qui regardèrent les trois cavaliers avec curiosité.

La sentinelle qui les accompagnait désigna une cabane en bois quelques mètres plus loin.

— Le Maître loge ici, expliqua-t-il. Il vous attend, Majesté. Si vous le permettez, je vais m’occuper de vos montures. Elles doivent avoir faim et soif !

— Bien, acquiesça Asryn en mettant pied à terre.

— Je passe devant, annonça West, le Général de ses armées. Je ne fais pas confiance à ces lascars…

— Moi non plus, souffla Cara. Je reste près de vous, Sire.

West remonta la petite allée menant à la cabane et pénétra à l’intérieur. Il réapparut sur le seuil quelques instants plus tard et leur fit signe de le rejoindre. Asryn se pencha légèrement pour entrer.

L’intérieur, comme il s’en était douté, était sale et puant. Il plissa les narines en sondant la pièce exigüe. Un vieux tapis posé près d’une petite cheminée où crépitait un feu, un fauteuil déchiré, des rideaux en lambeaux… Une jeune fille, âgée de quinze ans tout au plus, était assise à même le sol, crasseuse et vêtue de haillons. Elle portait des marques de maltraitance et son regard vide contemplait le feu. Elle ne leva même pas les yeux vers eux et ne sembla pas remarquer leur présence.

Pauvre enfant…

Altier était assis sur une chaise, accoudé sur une table bancale faisant office de bureau. Un monticule de cahiers était posé sur un coin. Il se leva en voyant le Roi entrer et s’inclina profondément.

Il était plutôt petit et maigre, âgé d’une quarantaine d’année. Il n’avait plus de cheveux, des yeux anormalement petits, qui lui donnait un air de fouine. Il était vêtu d’un pantalon en toile brune et d’une chemise ample tâchée par sa transpiration.

Le Roi dû prendre sur lui pour ne pas afficher son dégoût et prit place en face de lui, sur un tabouret, tandis que Cara et West se positionnèrent juste derrière lui.

— Majesté, que me vaut l’honneur d’une telle visite ? lui demanda Altier d’une voix traînante.

— Nous avons fait une longue route et nous sommes fatigués, commença le Roi. Aussi, je n’irai pas par quatre chemins. Je suis là pour le garçon.

— Le garçon ?

— Le garçon que vous tenez enfermé au fond des mines depuis presque une année. Et ne me mentez pas en affirmant que vous ne voyez pas de qui je veux parler car je déteste qu’on me fasse perdre mon temps.

Altier déglutit péniblement.

— Pourquoi ce garçon vous intéresse-t-il, Majesté ?

— Cela ne vous regarde pas.

— Bien entendu… Et puis-je vous demander ce que vous souhaitez exactement ? Le voir ?

— Je le ramène avec moi, annonça le Roi avec autorité.

— Sauf votre respect, Majesté, ce serait une erreur ! Il a été enfermé pour une bonne raison ! Cet enfant est maudit ! Les Ombres et la Mort rôdent tout autour de lui. Il ne vous apportera que malheur et souffrance !

— Cela, c’est à moi seul d’en juger.

— Bien, si c’est que vous voulez… Je vous avoue que de le savoir loin d’ici va rassurer mes hommes et moi-même. Je ne dors plus que d’un œil depuis…

Le Roi se leva, coupant court à la conversation. Il savait très bien quel genre d’ordure était Altier. Comment il traitait les hommes et les femmes qui travaillaient dans ces mines. Certains l’avaient mérité, pour sûr. Mais d’autres étaient là par malchance.

— Conduisez-nous à l’enfant sans plus tarder, ordonna Asryn.

— Bien, Majesté. Laissez-moi juste préciser que ce garçon a deux frères dans ce camp. Si vous pouviez les emmener avec vous, j’en serais soulagé.

Le Roi fronça les sourcils. Il n’avait jamais été question de frères. Mais cet enfant devait être profondément meurtri et traumatisé. Avoir sa famille auprès de lui le rassurerait certainement.

— Entendu. Je prends aussi les frères.

— Mille mercis ! s’exclama Altier en s’agenouillant au sol.

West leva les yeux au ciel d’exaspération et soupira. Altier se déplaça vers un coffre et l’ouvrit à l’aide d’une clé qui pendait à son cou. Il attrapa un lourd trousseau qu’il fourra dans sa poche et se dirigea vers la jeune fille, qui n’avait toujours pas dit un traître mot. C’est tout juste si elle semblait respirer.

— Va au lit, Penny, et prépare-toi ! lui ordonna-t-il. J’aurais besoin de réconfort après cette descente dans les mines !

La jeune femme se leva tel un automate et disparut derrière une porte. Le Roi jeta un coup d’œil à Cara, le Capitaine de sa garde personnelle, qui avait posé sa main sur le pommeau de son épée. D’un regard, il la dissuada d’intervenir. Mais la fureur qu’il lut dans ses yeux lui glaça le sang. Mais pour l’heure, ils avaient plus urgent à régler.

— Si vous voulez bien me suivre, leur lança le maître des mines en franchissant la porte d’entrée.

Ils traversèrent le camp en silence, et furent étonnés de ne pas voir d’esclaves. Où étaient-ils ? Ce fut West qui posa la question à Altier, devançant le Roi.

— Dans les mines pour la plupart ! répondit Altier comme si c’était évident.

— Vous voulez dire qu’ils travaillent aussi la nuit ?

— Non, Capitaine. Ils dorment dans les mines et reprennent le travail à l’aube. Nous avons fait ériger deux cabanons avec vingt lits à l’entrée des tunnels. Ceux qui ont le mieux travaillé durant la journée ont le droit d’aller y dormir. Ils ont un lit chaud et un peu d’eau pour se nettoyer.

— Et les autres pourrissent dans les mines, persifla Cara.

— Au moins, ils donnent chaque jour le meilleur d’eux-mêmes pour espérer avoir un toit pour la nuit ! se vanta Altier. Pensez ce que vous voulez, c’est un système ingénieux ! Et dans les mines, une fois les grilles fermées, pas d’échappatoire. Moins de surveillance pour mes gars !

Ni West ni Cara ne daignèrent répondre. Ils descendirent le long d’un sentier de terre conduisant à l’entrée de la mine. Dans la nuit, on entendait les plaintes des prisonniers qui s’en s’échappaient. Asryn ne put s’empêcher de frémir. Cet endroit était bien plus lugubre que ce qu’il avait imaginé.

C’était son père qui avait fait construire ce camp, cinquante ans auparavant. Il n’y avait mis les pieds qu’une fois alors qu’il était adolescent et en avait gardé un mauvais souvenir. Mais à l’époque, il avait d’autres soucis en tête. Comme courtiser la princesse Eryna qu’il avait fini par épouser et qui lui avait donné un fils magnifique avant de…

— Nous y sommes, annonça Altier en s’arrêtant devant l’entrée d’un tunnel dont l’accès était fermé par une lourde grille en fer.

Plusieurs soldats surveillaient l’entrée et s’écartèrent en reconnaissant le maître. Deux d’entre eux saisirent d’épaisses chaînes suspendues au-dessus d’eux par un système de poulie et tirèrent de toute leur force pour lever la grille.

Le Roi et ses deux acolytes observèrent une minute de silence en voyant le tunnel plongé dans les ténèbres. Les supplications des esclaves parvenaient à leurs oreilles depuis les entrailles des sous-sols, effrayants. Mais ce n’était pas cela qui commandait à tout leur être de s’éloigner et de repartir d’où ils venaient. Non… C’était quelque chose de bien plus terrifiant. Dangereux. Mortel.

Les Ombres. On pouvait sentir leur présence malfaisante. Asryn en eut la chair de poule.

— Vous voulez toujours descendre dans la mine chercher le garçon ? lui demanda Altier, satisfait de l’effroi suscité par le tunnel sur le Roi.

— Oui, répondit-il de sa voix la plus assurée.

Il ne devait pas reculer. Il devait voir l’enfant de ses propres yeux. Si Bardan avait raison, il devait tout mettre en œuvre pour le sauver. Mais s’il était perdu, alors… il devrait l’éliminer. Pour le bien de tous. Il avait toujours eu en horreur d’ôter la vie à un enfant. En fait, il avait eu fort peu d’occasion de le faire mais cela ne diminuait pas l’horreur qu’il avait ressenti. Cela expliquait sans doute l’hésitation qu’il marqua et la profonde inspiration qu’il prit avant de se mettre en marche vers les profondeurs.

Altier leur tendit une torche à chacun et s’enfonça dans le tunnel. Ils marchèrent plusieurs minutes avant d’atteindre un monte-charge. Le maître monta à l’intérieur et pria ses invités d’en faire autant.

Il activa un vieux mécanisme fatigué qui fit trembler le monte-charge avant qu’il n’entame sa descente lente et agonisante. Ils eurent tout le temps d’apercevoir les nombreux niveaux ainsi que les esclaves qui dormaient ou pleuraient à même le sol, plongés dans les ténèbres.

Asryn en eut la nausée et parvint difficilement à se contenir pour ne pas se montrer faible devant le maitre. Si Cara ne se chargeait pas d’Altier, il le ferait lui-même. Il s’en fit le serment.

Ils avaient déjà passé cinq niveaux et continuaient toujours à descendre. Au fur et à mesure qu’ils s’enfonçaient dans les profondeurs de la mine, le Roi sentait la présence des Ombres s’intensifier. Des rires. Des chuchotements. Des insultes. Des ordres. Des sensations cruelles qui lui traversaient le corps.

Il frissonna et, comme le lui avait appris Bardan, érigea ses défenses mentales pour repousser l’influence des Ombres. Ses chevalier firent de mêmes. Les Ombres n’étaient pas dangereuses si on savait comment les ignorer. Le tout était de savoir les empêcher d’accéder à l’esprit. Car une fois qu’elles s’étaient entrées à l’intérieur d’une âme, il n’y avait plus grand-chose à faire…

Le monte-charge s’immobilisa enfin au fond de la mine. Altier leva la grille et désigna une porte en fer au fond d’un tunnel sombre.

— Le garçon est derrière la porte, Majesté. Je vais vous attendre ici. Je… Je préfère ne pas entrer… Voici les clés, ajouta-t-il en lui tendant son trousseau. Et que les Dieux vous protègent.

Asryn, Cara et West descendirent et longèrent le tunnel en silence. Une fois devant la porte, ils l’observèrent quelques instants, rassemblant leur courage.

— Je peux entrer seul, leur dit Asryn.

— Hors de question de vous laisser y aller sans nous, protesta Cara.

West acquiesça avant de dégainer son épée, imité par la jeune femme. Asryn déverrouilla la porte et l’ouvrit. Il brandit sa torche pour éclairer la pièce circulaire dans laquelle il se trouvait. Elle n’était pas grande. Il n’y avait rien dedans. Pas un lit, pas une chaise, pas une table…

Il dirigea sa torche vers une autre partie de la pièce et le vit enfin. Recroquevillé en boule contre un mur et nu comme un ver. Dieu du Ciel, il était si frêle !

Le Roi s’approcha doucement pour ne pas l’effrayer. Le petit garçon releva la tête et ouvrit lentement ses yeux, sans bouger. Asryn s’arrêta tout près et s’accroupit face à lui. Le garçon regardait dans sa direction mais ne semblait pas le voir. Le Roi remarqua alors que ses yeux étaient très pâles. L’enfant était quasiment aveugle. Sur la tempe et derrière son oreille, il portait la marque d’une vilaine cicatrice due à un coup de fouet.

— Bonjour, jeune homme, le salua-t-il de sa voix la plus rassurante. Je m’appelle Asryn. Tu ne me connais pas, mais je suis venu te sortir de là, tu m’entends ? Tu n’as plus à avoir peur. Ni à rester seul. C’est fini. Tu vas revoir la lumière du jour.

L’enfant tendit son bras maigre vers lui pour toucher son visage. Le Roi se laissa faire.

— Mes… frères… murmura l’enfant d’une voix à peine audible.

— Ils sont vivants. Et ils partent avec nous. Vous allez être à nouveau réunis.

L’enfant essuya une larme qui roulait sur sa joue.

— Partez… avec… eux… Sau… vez… les…

— Je te promets qu’ils vont venir avec nous. Pour cela, nous devons repartir tous ensemble. Tu es d’accord ?

— Non…

— Non ? s’étonna le Roi.

— Je… ne… veux plus… faire… de mal… Laissez… moi… ici.

— Tu ne feras plus de mal à personne, mon garçon. Là où je t’emmène, il y aura des personnes qui pourront t’aider à comprendre et à maîtriser ce que tu es. Tu pourras vivre comme un enfant normal.

— Je… ne suis… pas… normal…

— Tu es spécial, c’est vrai. Et tu es un don du ciel. Cela prendra le temps qu’il faudra, mais je t’aiderai à en prendre conscience, fais-moi confiance, petit. Comment t’appelles-tu ?

— Hy… Ro…

— Hyro… C’est un joli prénom. Ravi de te rencontrer, Hyro. Je suis Asryn, le…

— Je sais… qui… vous êtes… Majesté…

Le Roi tenta de calmer les battements de son cœur qui s’étaient accélérés. Comment ?

— J’ai… rêvé… de vous… Majes… té. Si vous… me faites… sortir… un jour… je vous tuerais.

Ces paroles glacèrent les os du Roi si profondément qu’il en perdit l’équilibre et tomba sur les fesses. West et Cara s’approchèrent mais il leur fit signe de rester en retrait.

Il observa intensément l’enfant et se rappela des lignes écrites par son ami :

« Des rumeurs m’ont conduit jusqu’aux mines de Bogo’Ah, où l’on raconte qu’un enfant maudit serait enfermé dans les profondeurs. Je m’y suis rendu et après avoir fait parler le maître des lieux, il s’avère que la rumeur dit vrai. Asryn, je crois que cet enfant est le Miracle et la Malédiction des Hommes décrits par les prophéties. Je n’ai pas le pouvoir de le sauver, mais toi si. Il est mourant alors ne tarde pas. Ton ami dévoué. Bardan. »

Peu importe ce que le destin lui réservait. Les Forces du Mal étaient en train de revenir dans leur monde et, selon les prophéties, la seule arme dont disposeraient les Hommes pour s’en protéger serait un Miracle et une Malédiction réunis dans un même corps. Bardan et lui avaient longtemps cherché à comprendre ce qu’étaient le « miracle » et la « malédiction ».

Bardan avait sillonné le monde pour tenter de donner du sens à ces écrits. Puis il avait trouvé le « miracle » : une jeune femme descendante des Immortels qui possédait le pouvoir d’invocation de la Lumière. Et la « malédiction » : un démon d’une puissance sans égale qui invoquait les ténèbres. Tous deux étaient morts depuis longtemps après s’être affrontés et entretués.

Bardan était convaincu que la prophétie mentionnait un être vivant possédant ces deux pouvoirs opposés. Et visiblement, ses années de recherches l’avaient mené à ce garçon. Un garçon qui, de toute évidence, était possédé par les Ombres. La Malédiction. Mais y avait-il en lui une once de Miracle ? Devait-il réellement le libérer alors qu’il venait de lui annoncer sa mort ?

— Sache que pour me tuer, tu devras devenir un homme grand et fort, petit, finit par répondre Asryn. Alors lève-toi, et sortons d’ici. Allons chercher tes frères !

L’enfant le dévisagea de ses yeux vitreux.

— Vous n’avez… pas peur… de moi ?

— Pas pour l’instant en tout cas. Cara, West ! Ouvrez la porte !

Les deux chevaliers obéirent tandis que le Roi soulevait l’enfant, lovant son corps frêle contre sa poitrine. Sa peau était glacée. Comment Diable avait-il survécu à ce cauchemar ?

Ils sortirent de la pièce et rejoignirent Altier dans le monte-charge. Le maître de la mine ne cacha pas sa frayeur en voyant le garçon. Aussi, sans un mot et le bras tremblant, il releva le levier pour les faire remonter vers la surface.

Personne ne parla pendant l’ascension. Asryn pouvait ressentir l’appréhension de chacun, y compris la sienne.

Le monte-charge s’immobilisa enfin. Altier ouvra la grille et s’empressa de s’éloigner, mal à l’aise. Le Roi et ses acolytes longèrent le tunnel pour regagner la sortie. Mais soudain, l’enfant murmura à l’oreille du Roi :

— Attendez… Je dois… faire quelque… chose avant… de partir. Faites-moi… descendre, Majesté.

Asryn observa Cara et West qui haussèrent les épaules. Il obéit au garçon et le posa doucement au sol. Hyro tituba le temps de trouver son équilibre et peina à se redresser. Mais le Roi le laissa faire. Cela semblait être important pour lui.

Une fois bien droit, l’enfant ferma les yeux et huma l’air environnant à la façon d’un animal.

— Vous les entendez… Majesté ?

— Entendre quoi, Hyro ?

— Les pleurs… les cris… l’agonie… le désespoir… la mort… Vous avez raison. Je ne suis… qu’un… enfant. Je n’ai pas… encore la force de… les sauver mais… je peux alléger… leur souffrance. Et quand je serai… devenu un homme… je les… libèrerai.

Sur ces paroles, le corps d’Hyro s’illumina, irradiant le tunnel et forçant le Roi à plisser les yeux. Il sentit une force surnaturelle jaillir de l’enfant et se diriger vers les profondeurs de la mine, tel un dragon enflammé. Les parois de la mine s’imprégnèrent de ce feu lumineux. On y voyait comme en plein jour.

C’est magnifique… Bardan avait raison… Cet enfant est unique.

Asryn entendit des clameurs dans les bas-fonds, des cris de joie et d’émerveillement. Hyro avait apporté la lumière éternelle à ces tristes profondeurs.

— Il ne fera… plus jamais nuit… à Bogo’Ah… murmura Hyro tandis que sa magie disparaissait et que son corps retrouvait son aspect normal.

Cara et West échangèrent un regard à la fois inquiet et stupéfait. Asryn s’agenouilla près de l’enfant et caressa ses cheveux légèrement bouclés.

— Oui, Hyro. Il ne fera plus jamais nuit à Bogo’Ah. Viens, allons chercher tes frères. Et partons.

L’univers d’Erobye

2 tomes

Nouveaux chapitres tous les mercredis sur Wattpad

L’univers d’Erobye est avant tout fantasy. On se trouve plongé dans un décor type Moyen-Age, où se cottoient les Humains, les Immortels et Sang-mêlés, des créatures magiques, mais aussi des Ombres et des Démons.

Le continent est partagé entre le royaume des Hommes et les terres sacrées des anciens Immortels : Myralah. Cette authentique cité est protégée par une muraille magique infranchissable. On raconte que seul un descendant des anciens rois Immortels pourra un jour ouvrir la porte et rétablir son prestige de jadis.

Il y a mille ans, le démon Narh’Abin, une abomination d’une puissance sans égale a réussi à franchir le Voile qui sépare les mondes et a déversé sa haine et son armée sur Erobye. Il aura fallu à l’époque combiner la puissance des Hommes et des Rois Immortels pour le détruire. S’en est suivie une période de Purge, où les survivants Immortels ont été traqués et éliminés par les Hommes, devenus trop craintifs des créatures dotées de pouvoirs surnaturels.

 Aujourd’hui, ils ne sont plus qu’une poignée de survivants. Contraints de se mêler aux hommes pour s’assurer une descendance, les Immortels ont donné naissance à ceux que l’on appelle les Sang-mêlés. Mi-Hommes, mi-Immortels. Selon les royaumes, ils sont craints et encore pourchassés, ou à l’inverse adulés et admirés.

On suit principalement deux personnages dont le destin va s’entremêler de façon ineluctable. Tout d’abord Wassalie, une Sang-mêlée au passé trouble dont le pouvoir caché ferait trembler n’importe quelle créature surnaturelle. Et Hyro, qui a hérité du pouvoir des anciens Rois Immortels : l’Ombre et la Lumière. Le Miracle et la Malédiction.

Erobye est une épopée fantasy mêlant suspense, périples, intrigues, et aussi romance et passion.

Si vous aimez l’aventure, l’univers fantasy et les vraies histoires d’amour, ce roman est fait pour vous !

Des rumeurs m’ont conduit jusqu’aux mines de Bogo’Ah, où l’on raconte qu’un enfant maudit serait enfermé dans les profondeurs. Je m’y suis rendu et après avoir fait parler le maitre des lieux, il s’avère que la rumeur dit vrai. Asryn, je crois que cet enfant est le Miracle et la Malédiction des Hommes décrit par les prophéties. Je n’ai pas le pouvoir de le sauver, mais toi si. Il est mourant alors ne tarde pas. Ton ami dévoué. Bardan

Bardan, barde et ami fidèle du Roi Asryn

Si je te laisse entrer, alors un jour, tu me détruiras. Tu me priveras à jamais de la lumière qui fait battre mon cœur et me protège. Et tu me laisseras seul. Dans la nuit. Pour l’éternité. Souhaites-tu toujours entrer dans mon esprit malgré ce que je viens de t’apprendre ?

Hyro – à Wassalie

J’ai l’impression d’avoir un feu ardent dans tout mon corps qui me consume. Je brûle d’envie de te toucher. Et le feu est d’autant plus douloureux que je me l’interdis. Parce que si je commence, j’ai peur de ne plus pouvoir m’arrêter.

Hyro – à Wassalie

A decouvrir !

Erobye est disponible en lecture gratuite sur Wattpad, le réseau social n°1 de lecture ! De nouveaux chapitres sont publiés régulièrement. Le tome sera disponible à la vente en version brochée et Ebook dès qu’il sera terminé.

a paraitre

La suite des aventures de Wassalie et Hyro sera prochainement disponible. Un peu de patience…

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